Partager
Actualité

Parution : Les carnets d'Histoire de la médecine numéro 3

Date(s)

le 1 décembre 2023

Lieu(x)
Site Tonnellé

Dossier : La Fabrique du corps féminin - Réalisée par des enseignants de la Faculté de médecine et de l'université de Tours, cette revue numérique semestrielle se veut accessible à tous et participative.

Les connaissances ayant évolué, les techniques limitant les erreurs et comblant les lacunes passées, quelle peut être l’utilité des textes médicaux anciens pour le médecin et l’étudiant

en médecine contemporains ? C’est qu’à la fois ils expliquent la persistance de croyances tenaces
et archaïques, mais aussi qu’ils renseignent sur les visions du corps qui se sont transformées avec le temps, souvent distinctes selon qu’il s’agit de l’oeil du médecin ou de la propre perception du sujet.
Ce numéro est volontairement limité aux représentations du corps féminin dans les traités médicaux, à ses dénominations et à ses soins.
La recherche en cours sur les noms du sexe féminin montre que leur évolution correspond à de nouvelles observations autant qu’au regard sociétal posé sur la femme à une époque donnée. On verra ici que des observations médicales datant du XVIe siècle ont passionné des étudiants
qui n’y étaient pas préparés ; on verra aussi la finesse des observations manuscrites de Velpeau et sa méthode de travail faisant de notes un traité théorique.
Mais l’on saisira aussi que les choses ont changé. À un corps représenté entier ou fragmenté, à la recherche du vrai ou bien du beau, s’est substitué un corps traqué par la quête d’une réalité dite augmentée, comme si la pure réalité ne suffisait plus. C’est surtout le symptôme que cette réalité fait peur
et qu’il faut désormais en lisser les défauts, les faiblesses, et lui préférer un simulacre lumineux, transparent, éclaté en 3D sur écran, une image qui flatte l’oeil, du moins l’oeil qui n’aurait jamais vu une gravure de Gautier d’Agoty, une peinture de Lucian Freud ou un simple croquis d’anatomie qui
dit tout, plus simplement. Bref une image flatteuse et sidérante comme l’éclair, qui ne laisse aucun souvenir, pas même celui des dénominations.

La rédaction Jacqueline Vons et Stéphane Velut