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Mot du Doyen de la Faculté de médecine

  • Vie de l'université,
  • Santé-Sciences-Technologie,

Nouveau projet 2019 - 2024 :
Une Faculté engagée et solidaire

En 2014, j’avais voulu placer ce mandat qui s’achève sous le signe de trois valeurs, que notre faculté incarne aujourd’hui, l’ambition d’être de celles qui comptent, la solidarité de notre collectif, et le sentiment d’appartenance à une communauté vivante et bienveillante.
Le bilan de ce mandat est celui d’une équipe, d’enseignants, de chercheurs, de l’administration, des étudiants. Je l’avais décrit en détail dans le document que j’avais diffusé largement au sein de notre communauté en fin d’année 2018. Je n’y reviendrai donc pas, et me contenterai d’évoquer les lignes de force du projet que je souhaite conduire pour les cinq années à venir.
Ce projet se propose globalement de rechercher le point d’équilibre entre la performance des étudiants et leur bien-être, et de poursuivre l’ouverture aux territoires, qui caractérise déjà notre faculté. C’est le projet d’une équipe dont l’ossature reste, mais qui est tout de même en partie renouvelée, de par le choix tout à fait naturel de certains collègues de réorienter leurs engagements. L’équipe est ainsi rajeunie, avec une place plus importante pour les quadragénaires, et féminisée, à l’image de la féminisation du corps des PU-PH au cours des cinq dernières années.
Il s’appuie notamment sur l’engagement renouvelé de Henri Marret, vice-doyen et président du collegium santé Centre Val de Loire, et sur l’ensemble des services de notre faculté, que toutes les autres composantes nous envient, décanat, secrétariat général, les différents services de la faculté, la scolarité notamment, les ressources humaines de l’université. Il s’appuie aussi sur le lien fort établi avec les diverses représentations étudiantes, les élus notamment, que j’ai été heureux de pouvoir associer pour la première fois dans notre faculté, à l’assemblée extraordinaire du 14 mars qui a donné un avis favorable à ma candidature à ce deuxième mandat, dans des conditions qui m’ont ému.
 

Pédagogie, recherche et international

Parmi les sujets que j’évoquais dans le document que j’ai diffusé en fin d’année, je pense utile de préciser ma vision à propos de trois domaines en particulier, la pédagogie, la recherche et les relations internationales.
Les enjeux essentiels des réformes de nos trois cycles d’études médicales, à construire et à mener concomitamment ou presque, justifient plus que jamais d’évoquer la pédagogie en priorité.
L’ampleur du défi nécessitera un engagement renforcé, et cet engagement sera valorisé au travers de notre politique de prospective hospitalo-universitaire, de la même façon qu’est valorisé l’engagement dans la recherche.
L’enjeu de ces réformes est de former des médecins compétents pour répondre aux besoins de santé de nos concitoyens, où qu’ils vivent. Pour cela, il faut augmenter un peu le nombre de médecins formés en France, mais surtout diversifier le profil socio-culturel des médecins de demain, et revoir les cadres de nos formations.
La question du nombre ne doit pas être éludée, l’opinion publique ne le comprendrait pas, mais l’enjeu n’est pas tant que cela dans la suppression du numerus clausus. La densité médicale en France, 330 médecins pour 100 000 habitants, est dans la moyenne des pays de l’OCDE. Ceci étant, certains pays ont des densités plus importantes, atteignant 350 médecins pour 100 000 habitants.
Mais surtout, ces chiffres masquent des inégalités territoriales majeures, avec par exemple une densité moyenne de 250 pour 100 000 habitants en Région Centre Val de Loire, et d’authentiques déserts médicaux dans certains de nos territoires.
La suppression du numerus clausus va permettre la mise en place d’une nouvelle modalité de régulation, qui ne sera plus à l’unité près, et qui permettra de prendre en compte le parcours du lycéen et son projet professionnel. Pour cela, nous devrons remettre en place un oral, pour une part des lycéens qui passeront par le Parcours Santé, appelé à remplacer l’actuelle PACES et pour une part des étudiants qui passeront par une licence avec mineure santé, sorte de généralisation de notre actuelle alterpaces.
Cet oral sera organisé en partenariat avec la faculté de santé d’Angers, sous forme d’un échange entre les deux équipes enseignantes.
En deuxième cycle, c’est la suppression des ECN qui sera le marqueur de la réforme.
Le développement dans ce cycle d’une pédagogie de la compétence, et d’évaluation de compétences, va nécessiter des évolutions majeures qui nécessitent un peu de temps et je pense que la décision qui à été prise de reculer d’un an la mise en place de la réforme est sage. Nous mènerons une large et intense concertation à laquelle les élus étudiants auront toute leur part.
En troisième cycle, il va s’agir à court terme de déployer les FST et les options, et de préparer la mise en place des docteurs juniors, tels que prévus à la phase de consolidation, tout en sachant que les textes ne sont pas encore publiés à ce jour dans leur intégralité.


Décloisonner les formations

Nous devons aussi agir pour décloisonner les formations. L’ouverture d’ un diplôme d’infirmière de pratique avancée (IPA) co-habilité par les universités de Tours et d’Angers à la rentrée 2019 est la démonstration pour notre région de la valeur ajoutée du collegium santé Centre Val de Loire. L’antenne hospitalo-universitaire d’odontologie devra très vite pouvoir accueillir des internes de Nantes et Clermont-Ferrand, ce sera la prochaine étape.
Et nous devrons continuer à favoriser les doubles cursus pour nos étudiants qui le souhaitent, en particulier avec les SHS.


Labellisation de nouvelles unités de recherche

Le soutien de la faculté de médecine aux équipes de recherche se poursuivra au travers de la politique de recrutement des futurs hospitalo-universitaires, dans un équilibre, attentif donc, entre la pédagogie et la recherche.
Nous aiderons aussi tant que faire se peut au recrutement de chercheurs, INSERM en particulier. L’objectif de cette politique est qu’elle conduise à la labellisation de nouvelles unités, dans le domaine du cardio-vasculaire dès le prochain quinquennal vraisemblablement, à partir de l’actuelle équipe T2I, peut-être aussi à plus long terme en épidémiologie et en addictologie.
Nous porterons, en lien avec les autres facultés de HUGO, un projet d’équipe d’accueil multi-sites pour le prochain contrat quinquennal et peut être à terme de labellisation CNRS en Sciences de l’éducation
Enfin, nous porterons le projet de construction d’un bâtiment recherche, connecté au futur bâtiment de la biologie hospitalière dans le NHT, dont le financement sera demandé dans le cadre du futur CPER, à l’état, la région, et la métropole, qui se sont déjà engagés sur le principe.
Nous poursuivrons notre politique de développement de relations internationales ciblées et concrètes.
Ainsi, le partenariat avec Birmingham et le Costa Rica sera encore amplifié.
Les réformes de nos études de santé pourraient s’avérer propices à la relance de partenariats ERASMUS.
Enfin, en cohérence avec la politique menée par la région Centre Val de Loire et notre université dans une région chinoise, et dans le prolongement de contacts déjà établis, nous explorerons le champ des possibilités dans notre domaine de la santé.
En plus de ces lignes de force, structurantes, nous serons attentifs à l’état d’esprit au sein de la faculté, à la qualité de vie, à l’ambiance, avec le souhait que tout le monde, étudiants, enseignants, chercheurs, personnels, vienne travailler avec plaisir à la faculté.
Je suis heureux et fier de la confiance renouvelée de notre communauté, de pouvoir continuer à la servir, de tout cœur.
 

Pr Patrice Diot,
Doyen de la Faculté de médecine de la Région Centre Val de Loire