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Actualité

Parution : Les carnets d'Histoire de la médecine numéro 5

Date(s)

le 12 novembre 2024

Lieu(x)
Site Tonnellé

Dossier : Les médecins aliénistes de Touraine - Réalisée par des enseignants de la Faculté de médecine et de l'université de Tours, cette revue numérique semestrielle se veut accessible à tous et participative.

Ce n’est qu’au début du XIXe siècle que la folie entre dans le champ de la médecine par le biais d’une nouvelle spécialité, l’aliénisme, à l’origine de la psychiatrie. « L’aliénisme, nom initialement donné à la psychiatrie, est une science qui se situe entre médecine et philosophie, puisqu’il y est question de soigner un corps souffrant des troubles de ce que l’on pourrait appeler l’âme ou l’esprit » (M. Caire, Histoire de la psychiatrie en France, http://psychiatrie.histoire.free.fr/ ISSN 2271-7315).

Au moment où deux expositions parisiennes sont consacrées respectivement aux figures du fou (Louvre) et à l’enfance aliénée (Musée d’histoire de la médecine), nous présentons ici quelques figures d’aliénistes de Touraine qui ont choisi d’exercer à Paris ou à Tours, parmi les premières villes à s’être dotées d’asiles destinés à soigner et à guérir les maladies mentales. Il se trouve également que, non loin de la ville de Tours, la colonie agricole et pénitentiaire de Mettray (créée en 1839 et fermée un siècle plus tard) est restée à la fois dans l’histoire des systèmes d’incarcération des enfants coupables de conduites asociales et dans l’histoire de la littérature. En effet, Jean Genet y fut enfermé trois ans entre 1926 à 1929 à la suite d’un premier vol commis à l’âge de dix ans, suivi de nombreuses fugues d’un centre d’apprentissage où l’Assistance Publique l’avait placé. Dans Surveiller et punir, Michel Foucault érigea cette colonie en modèle d’archipel carcéral. Il ignorait peut-être qu’un des médecins- chefs des « quartiers d’aliénés » de Tours fut aussi celui de la colonie, sous l’influence probable de la colonie de Gheel en Campine (Belgique) admirée par Moreau de Tours.

Si la variété des monographies présentées ici, sur la base de documents souvent inédits, est de nature, nous l’espérons, à susciter des recherches au sein de la Faculté de médecine, le choix des auteurs de présenter les tombes d’aliénistes célèbres de leur temps est une belle invitation à la philosophie : ingenio vivitur.
La rédaction Jacqueline Vons et Stéphane Velut

Carnets de l'Histoire 05